(court métrage)
1. Int/Jour – Coffee shop new-yorkais
Café typiquement new-yorkais, grands tableaux mentionnant les différentes boissons, tables hautes, confortables sofas, etc. KEVIN, un jeune homme (18-22 ans) est assis à l’une des tables rondes traditionnelles en face de SOFIA, jolie quinqua, blonde. Ils boivent un café.
Kevin
J-j’ai jamais couché avec, you know, une femme, well, de votre âge.
Sofia
Ah ben, merci ! dites tout de suite que je suis vieille
Kevin
N-non, non ! Au contraire, vous êtes sublime et justement, euh, well, je me demandais si…
Sofia
(minaudant)
Si… ?
Kevin
You know, coucher avec vous ! Vous et moi, ensemble !
Sofia
Une sorte d’expérimentation ?
Kevin
N-non, non ! euh, pas tout à fait. V-vous êtes belle et, et…
Sofia
Je vous fais de l’effet, c’est ça ?
Kevin
(rougit jusqu’aux oreilles)
Well, arrh, euh, mhmm. Oui. Vous avez envie de savoir l’heure ? Je peux vous donner l’heure si vous voulez ?
Sofia
Non, merci, ça ne m’intéresse pas. Quelle idée voyons !
Kevin
Pa-pa-parce que tout à l’heure vous avez demandé l’heure. Et je me disais que peut-être vous auriez envie de savoir à nouveau ? You know !
Sofia
Mais ça, c’était avant ! Je suppose que nous avons passé presque deux heures ensemble, donc il doit être près de seize heures. Le serveur pourra à nouveau nous renseigner, peut-être ?
Kevin
Non, non, on n’a pas besoin de lui. V-vous voulez pas qu’on, euh, qu’on aille ensemble quelque part ?
Sofia
Pour coucher ?
Kevin
Ah, non, euh, oui, enfin, pas tout de suite. You know, peut-être qu’on pourrait aller s’embrasser à Central Park d’abord ?
Sofia
Alors vous ne voulez plus coucher avec moi ?
Kevin
S-si-si, mais, well, on pourrait euh, d’abord aller regarder les, euh, les pingouins ?
Sofia
À Central Park ? Mais bien sûr et pourquoi pas les éléphants roses aussi ?
Kevin
OK, OK, d’accord, on y va
(il se lève)
Sofia
Oui, mais après, on couche !
2. Ext/jour - Central Park Conservatory Garden
Sofia et Kevin sont assis sur un banc dans une allée verdoyante bordée d’arbres centenaires. Sur un autre banc à quelques mètres, une très jeune femme et un homme, la cinquantaine, s’embrassent à pleine bouche.
Kevin
Vous croyez que les pigeons ont une âme ?
Sofia
Je m’en fiche des pigeons. Embrassez-moi !
Kevin
(il l’embrasse sans passion)
Et les mouettes ? Elles ont une âme, elles, non ? Vous croyez à la vie après la mort, tout ça ?
Sofia
Non. Après, y a plus rien. C’est pour ça qu’il faut en profiter maintenant. Touchez mes seins, sentez comme ils sont encore hauts et fermes !
Kevin
M-m-mais pas ici ! T-t-tout le monde peut nous voir ! Ce couple, là, par exemple, il peut nous voir. Il nous a vus, c’est sûr. Regardez comme le monsieur nous fixe. C’est peut-être un gardien de la morale.
Sofia
(bouche ouverte, yeux exorbités, le regard fixé sur le couple)
[…]
Kevin
Sofia ? Que se passe-t-il ? Qu-qu’est-ce que j’ai dit ? Ou pas dit ?
Sofia
Chut ! c’est mon mari !
Kevin
Oh ! et la jeune femme, c’est qui ?
Sofia
Sa pétasse ! Oh la pétasse !
(elle crie presque)
Allez-y, embrassez-moi, pelotez-moi, faites-moi l’amour, là, ici, maintenant !
(elle hurle)
Je vais leur montrer que MOI AUSSI je peux BAISER !
Kevin
I-il vient par ici. N-n-on, cachez-moi, cachez-moi
Kevin tente de se cacher derrière Sofia. L’homme, LE MARI DE SOFIA, se lève de son banc et arrive à grandes enjambées, l’air furieux. Il s’arrête à deux centimètres du nez de Sofia. Sofia se lève et lui fait face, hors d’elle.
Le Mari de sofia
Qu’est-ce que tu fous avec ce gamin, connasse !
Sofia
Connard toi-même ! Je t’ai vu avec ta pétasse !
Le Mari de sofia
T’as pas le droit de me faire ça, à moi ! Avec un mioche en plus ! Je ne sais pas ce qui me retient de te…
Sofia
Arrête ! c’est toi qui fait l’imbécile avec un tendron prépubère.
Kevin
Euh, excus…
Sofia et son mari (ensemble)
(à Kevin)
Ta gueule !
Kevin tente de s’esquiver, mais est rejoint par la JEUNE FILLE. Sofia et son mari continuent à s’envoyer des grossièretés en arrière-plan.
Jeune fille
(toute gênée)
Salut ! T-tu veux pas qu’on aille voir les pingouins ?
Kevin
S-si, si tu veux. Mais, je ne suis pas sûr qu’il y en ait ici.
Kevin et la jeune fille quittent le parc, bras dessus, bras dessous.
Alice de Castellanè
Ils meurent par centaines, par milliers, crucifiés sur les barbelés de nos murs anti-invasions, échoués sur nos plages, largués par des pirogues de fortune, asphyxiés par les gaz d’échappement sous le plancher d’un train routier. Ils meurent par poignées, par grappes, sous les balles que nous avons fabriquées, avec l’argent que nous avons donné à leurs ennemis en échange de quelques litre
Les flammes vacillantes des torches ruisselaient dans l'Arno, plongeant entre les embarcations. Le regard de Lorenzo se noya dans ce clair-obscur. Accroupi sur la berge, à l'écart de l'antique ponte Vecchio détruit1 et de la foule pressée de regagner ses pénates, il se balançait, irrésolu.
Salut ! Ne cherche pas plus loin, dans cette histoire, l’emmerdeur, c’est moi ! Depuis que je squatte ici, on dit de moi que je suis l’empêcheur de tourner en rond, le faiseur d’embrouilles, le grain de sable qui fait caler le moteur. Tout ça et bien plus !
La partie de boules s'éternisait sous un soleil qui ne faiblissait guère. Le Marcel avait dû se coltiner le Parigot qui jouait comme on joue aux billes, en s'amusant. Il ne prenait jamais rien au sérieux et la série de pastis qu'il venait d'ingurgiter avec des glaçons — oh pauvre — n'arrangeait en rien ses affaires.