
[Jon] Mon job est à chier !
[Charly] Tu fais quoi ?
[Jon] Je collecte les données émises par les smartphones, les télés et même les frigos. Pfff !
[Jon] Alors que mon père, lui, il vivait des « Aventures ». T’sais qu’il a fait du trapèze volant dans un sous-marin ?
***
[Charly] Dingue ! Il faisait quoi ?
[Jon] Ben, comme moi, espion.
[Charly] Tout fout l’camp.
[Jon] Ouais, et dans quelques années j’te dis pas, on pointera tous à Pôle Emploi.
***
[Jon] Tu vois, ils ont inventé des virus, des trucs genre mollusque, mais confits d’antennes.
[Jon] Ça va nous envahir sans qu’on le sache et hop, ils pourront tout savoir sur nous.
[Charly] Merde alors !
[Jon] Tu l’as dit, bouffi.
Alice de Castellanè

Les flammes vacillantes des torches ruisselaient dans l'Arno, plongeant entre les embarcations. Le regard de Lorenzo se noya dans ce clair-obscur. Accroupi sur la berge, à l'écart de l'antique ponte Vecchio détruit1 et de la foule pressée de regagner ses pénates, il se balançait, irrésolu.
Elle l'observait par delà les flammes, fermant un œil, puis l'autre, en le couvrant de sa main. Qu'il était beau son Aimable dans la lumière scintillante du brasier ! La petite fille soupira d'aise. Elle pouvait passer des heures à le regarder, de loin, bien cachée derrière un muret de pierres, dans le creux des branches du vieux saule, ou tapis sous un buisson de romarin.
Mon amour,
Sais-tu combien tu m'as rendue heureuse chaque jour, chaque minute qui s'est écoulée depuis que nous nous sommes croisés pour la première fois il y de ça vingt-cinq ans, dans ce supermarché démesuré où nous étions tous les deux un peu perdu ? Le sais-tu ?
C'était main dans la main que Louise et Charles prirent à l'aube le chemin de la plage. Charles déposa son marcel sur la barrière de bois blanc qui ceignait leur modeste logis de vacances.
Ils marchèrent un peu, jusqu'à resse