Mon buste contre ton torse, imberbe, fraise amidonnée, me caresse sous le froufrou des dentelles. Ton nez camus flaire l'affaire, pluie d'or et d'argent. Nos caissettes débordent. Jouissance entre tes longs doigts d'artiste. L'amour m'ensorcelle, mes robes tournoient, éclat opalescent. Nos reflets éclaboussent, ricochent. Abondance, magnétiques attraits, le monde à nos pieds.
Puis sourires d'aisance, de bienséance, masque de fer dans des atours de velours. Chute démoniaque, perruque mitée, le vide s'engouffre dans nos coffres. Force centrifuge, évacuation du monde. Disparition. Désillusions. Mais l'amour, bouclier, rempart du mal et de la trahison nous drape, nous enserre. Nus sur des planches de bois disjointes, rien que nous deux. Boire à la vie, au renouveau. Des plaisirs de chairs et de rêves. Nos projets nous transportent, chevauchée débridée, confiance, fanfaronnade. Reconquête. Des braises, rebâtir notre monde.
Tourne, tourne mes jupes à froufrous, tourne dans le bal des ors. Le meilleur et le pire, puis à nouveau le meilleur. Deux, trois enfants, perpétuité de notre amour. Tristesse et mélancolie, la jalousie nous harcèle tour à tour, mais ne mord. Quelques cicatrices, vite effacées sous nos ardants baisers.
Carrousel du temps, tâtonne, rejoint le fil du ruisseau paisible. Se perd dans le pré, s'éclipse, s'évanouit. Enterré à jamais les questions sans réponses, les heurts et les bonheurs. L'amour est nous, pour l'éternité et un jour. Sans folie, sans étincelles superficielles. Juste nous. Ton cœur contre mon cœur.
Alice de Castellanè
La vieille patiente là, sur le pavé, rue Picpus, son étal à ses pieds. Comme chaque matin de chaque année depuis des lustres. Sur le tréteau de bois fatigué, trois boîtes de fer.
Il l’é
Je t'attends. Tu pars, mais je serai là, sur ce banc, à ne penser qu'à toi, mon cher mari.
La ferme végète. Par manque d'hommes, de chevaux, tous au front à maîtriser l'ennemi.
Mais le potager et le verger ne nous ont pas délaissés.
Je peux nourrir le petit Paul et donner mon lait à notre Yvette qui ne connaît pas encore tes bras valeureux.
Le télégramm
— Tu me sembles épuisé. Ta journée ne t'a pas apporté toute la satisfaction espérée ?
— Tais-toi, j'ai pas envie d'en parler.
— Je crois que si, bien au contraire. C'est non seulement la fatigue que je peux lire sur ton visage, mais aussi de la tristesse. Peut-être. Ou de la crainte, je n'arrive pas toujours à décrypter tes expressions.
— De quoi j'aurais peur,
Salut ! Ne cherche pas plus loin, dans cette histoire, l’emmerdeur, c’est moi ! Depuis que je squatte ici, on dit de moi que je suis l’empêcheur de tourner en rond, le faiseur d’embrouilles, le grain de sable qui fait caler le moteur. Tout ça et bien plus !