C'était main dans la main que Louise et Charles prirent à l'aube le chemin de la plage. Charles déposa son marcel sur la barrière de bois blanc qui ceignait leur modeste logis de vacances.
Ils marchèrent un peu, jusqu'à ressentir le souffle de la mer sur leurs doigts. Ils laissèrent l'odeur des algues et du sel recouvrir leur peau nue. Ils se firent face, leurs regards se faisant miroir, pour ne plus rien voir d’autre. Par un doux mouvement de balancier, telle une horloge fatiguée, ils s'enracinèrent peu à peu sous les minuscules grains de sable. Un son, une voix abyssale, s'éleva à l'unisson de leurs gorges, puis se mua en un puissant mantra, appel aux forces divines. Le flux et le reflux rythmèrent ce psaume ramené du lointain, ouvrant leurs chakras, abandonnant leurs esprits aux embruns. Ils accentuèrent le bercement de leurs corps en parfaite harmonie.
Si de parasites pensées venaient à s'évader que cela soit vers le futur ou vers le passé, ils les négligèrent sans aucune ostentation ne faisant place qu'au présent, vivant. Le réel, la matière, l'Énergie Vitale habitaient leur chair la plus intime. Ils prirent conscience de chacun de leurs doigts, de chacune de leurs veines, laissant ce flux de vie circuler entre eux pour ne former qu'une seule entité. Unicité.
Leurs corps se rapprochèrent au rythme de leur ondulant tangage, au rythme des vagues, de la brise marine et des précieux mantras qu'ils psalmodièrent avec de plus en plus de vibrations et d'intensité. Leurs bras s'enroulèrent autour l'un de l'autre. Leurs Énergies ne firent plus qu’une, appelant d’un cri déchirant cette nouvelle âme que Louise se prêtait à accueillir en son sein. Seuls au monde, plus rien n'existait, que leurs fibres et leurs souffles unis pour atteindre enfin l’ici et maintenant.
Alice de Castellanè
Le soleil d'été avait déposé sa chape de plomb sur la Provence. Plus rien ne bougeait ni cils ni feuilles. L'heure sacrée de la sieste avait sonné et même les oiseaux s'étaient tus.
Toutes les personnes ayant un peu de bon sens s'étaient réfugiées à l'intérieur, dans la fraîcheur du vieux mas, mais Alice avait préféré rester lire sur le perron, à l'ombre du platane ce
Clic !
Son œil de poétesse épingle les petits riens, les accrocs, les cicatrices, dans cette ville ruisselante de soleil. Personne dans les rues à part elle, la fille du Nord. Les Provençaux siestent derrière leurs persiennes, tandis qu'elle mitraille les façades, les embrasures, les gargouilles.
Clic !
Ses clichés capturent les trucs pas droits, pas nets, qui r
Aussi loin que je me souvienne, j'ai vécu dans l'ombre de lugubres boyaux sous-terrains. Nauséabonds. Je ne sus jamais pourquoi je fus le seul de ma famille à en souffrir. Jour et nuit, à en avoir la nausée.
Script : Terre de la terre (court métrage)
Distribution :