
C'était main dans la main que Louise et Charles prirent à l'aube le chemin de la plage. Charles déposa son marcel sur la barrière de bois blanc qui ceignait leur modeste logis de vacances.
Ils marchèrent un peu, jusqu'à ressentir le souffle de la mer sur leurs doigts. Ils laissèrent l'odeur des algues et du sel recouvrir leur peau nue. Ils se firent face, leurs regards se faisant miroir, pour ne plus rien voir d’autre. Par un doux mouvement de balancier, telle une horloge fatiguée, ils s'enracinèrent peu à peu sous les minuscules grains de sable. Un son, une voix abyssale, s'éleva à l'unisson de leurs gorges, puis se mua en un puissant mantra, appel aux forces divines. Le flux et le reflux rythmèrent ce psaume ramené du lointain, ouvrant leurs chakras, abandonnant leurs esprits aux embruns. Ils accentuèrent le bercement de leurs corps en parfaite harmonie.
Si de parasites pensées venaient à s'évader que cela soit vers le futur ou vers le passé, ils les négligèrent sans aucune ostentation ne faisant place qu'au présent, vivant. Le réel, la matière, l'Énergie Vitale habitaient leur chair la plus intime. Ils prirent conscience de chacun de leurs doigts, de chacune de leurs veines, laissant ce flux de vie circuler entre eux pour ne former qu'une seule entité. Unicité.
Leurs corps se rapprochèrent au rythme de leur ondulant tangage, au rythme des vagues, de la brise marine et des précieux mantras qu'ils psalmodièrent avec de plus en plus de vibrations et d'intensité. Leurs bras s'enroulèrent autour l'un de l'autre. Leurs Énergies ne firent plus qu’une, appelant d’un cri déchirant cette nouvelle âme que Louise se prêtait à accueillir en son sein. Seuls au monde, plus rien n'existait, que leurs fibres et leurs souffles unis pour atteindre enfin l’ici et maintenant.
Alice de Castellanè

Le doigt d'Odette venait de se coincer entre le K et le L. Son bref cri de désolation se fondit dans la tourmente des cliquetis. Sa voisine hissa un sourcil compatissant sans tourner la tête, toute à sa missive qu'elle déployait staccato presto.
Les mains en éventail devant elle, Victoire de Nostredame sniffait l’air par touchettes : cuirs cabossés, parchemins racornis, sueurs de copistes. L’archiviste l’avait sermonné, ne manipuler que le strict nécessaire.
(court métrage)
1. Int/Jour – Coffee shop new-yorkais
Café typiquement new-yorkais, grands tableaux mentionnant les différentes boissons, tables hautes, confortables sofas, etc. KEVIN, un jeune homme (18-22 ans) est assis à l’une des tables rondes traditionnelles en face de SOFIA, jolie quinqua, blonde. Ils boivent un
Mon buste contre ton torse, imberbe, fraise amidonnée, me caresse sous le froufrou des dentelles. Ton nez camus flaire l'affaire, pluie d'or et d'argent. Nos caissettes débordent. Jouissance entre tes longs doigts d'artiste. L'amour m'ensorcelle, mes robes tournoient, éclat opalescent. Nos reflets éclaboussent, ricochent. Abondance, magnétiques attraits, le monde à nos pieds.
Puis s